Le Monde de Deira
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Cinq nations, six dieux, un seul monde. La paix n'est pas une alternative à la guerre mais un contre-temps au chaos.
 
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 Une journée presque ordinaire

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Helda Tessriel

Helda Tessriel


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MessageSujet: Une journée presque ordinaire   Une journée presque ordinaire EmptyDim 17 Mar - 18:08

La nuit était tombée et le silence se faisait dans la Tour d’Obsidienne. Toute la journée, les gens se pressaient dans ses immenses étages. Certains travaillant, d’autres sollicitant des entrevues, traversant les étages vers les niveaux supérieurs et inférieurs. La tour était comme une ruche d’abeille à la différence que la nuit venue seuls les mages et le personnel y bourdonnaient. La nuit était le domaine du repos aussi croisait-on peu de monde dans les couloirs. Helda jeta un œil à la fenêtre. La Grande Place du peuple était vide à l’exception de la statue représentant Deiran et Ereshkigal entouré des autres dieux. Helda ne leur accorda qu’une brève attention jugeant l’œuvre peu digne d’intérêt. Elle voyait mal sa déesse quitter les enfers pour retrouver et Deiran et vice-versa et même si c’était le cas elle n’aurait guère compris leur motivation. La jeune femme se leva. Dans la bibliothèque, silencieuse à toutes heures, les lecteurs commençaient à se faire rares. Toute la journée, elle s’était réfugiée ici, dans l’alcôve de sa petite tourelle afin d’échapper aux regards et d’étudier. Les journées d’Helda dans la tour étaient parfaitement rythmées. Un jour d’érudition puis un autre de pratique. Elle ne sortait que lorsqu’on la mandait ou pour une promenade nocturne. Une promenade dont elle avait bien besoin en cette soirée. La jeune femme remonta sa capuche, ferma les livres et les rangea soigneusement. Les archives étaient constituées d’un dédale complexes d’étagères s’élevant jusqu’au plafond. Elle passa devant les quelques courageux sorciers vêtus de leur longue robe sans un bruit. Ceux qui remarquèrent sa présence se contentèrent de la regarder partir sans lui adresser la moindre parole. Helda se glissa dans les couloirs et quitta le troisième niveau en empruntant des marches de granit noir. La journée, elle préférait l’escalier de service cela lui évitait de croiser les civils. Ce n’était pas qu’elle les snobait, non, mais ils avaient une forte tendance à trembler comme des feuilles quand elle les croisait. La Ténébreuse comme ils la nommaient. Une bénédiction et une malédiction. Un surnom qui provenait avant tout de son art sur les ombres que tous s’était approprié.

Presque tout le monde, se rappela-t-elle.

Seuls les membres du conseil et leurs familles l’appelaient par son nom mais jamais par son prénom. Helda passa devant le deuxième niveau complètement désert. Les serviteurs avaient finit leurs offices depuis longtemps. La jeune femme descendit encore mais ralentie le pas. Elle arrivait au premier niveau, le plus peuplé de tous. C’était là que se trouvait les appartements des mages. Helda s’arrêta au rez-de-chaussée. Personne en vue. Elle ouvrit la cinquième porte sur sa droite et se retrouva chez elle. La pièce était spacieuse. En face d’elle les vitraux de sa fenêtre renvoyait une lueur bleutée donnant une sensation de mystère à la pièce. Les murs de pierres étaient gris et nus. A droite du vitrail, une bougie finissait faiblement de se consumer sur un petit meuble en bois sombre. Au centre de la pièce, la grande table paraissait bien solitaire à chevaucher un tapis violine uni. Helda se dirigea vers la table où son repas était chaud. Un serviteur était passé par là. Elle toucha à peine aux victuailles : une cuisse de volaille et des champignons trempées dans une sauce forestière mais elle se versa un verre de cidre dans sa coupe en argent. La jeune femme s’avança sur la gauche du vitrail afin de s’assurer que le domestique était bien parti. Par delà l’ogive, sa table de scribe était vide mais on avait changé l’encre et ajouter des feuilles. Aucun objet sur ses étagères n’avait été déplacé. Son douillet fauteuil victorien au coin du feu de cheminée avait même vu ses coussins retrouvés un certain volume. Pas de serviteur mais pas de signe de vie de son compagnon sur le tapis abimé et taché qui s’étalait aux pieds de son fauteuil. Helda revient sur ses pas. Elle ouvrit la porte de sa chambre. C’était une petite pièce en comparaison de la salle maîtresse. Un grand lit et un coffre au fond à gauche, une armoire, une cuvette et une cheminée du coté opposé prenait la majorité de l’espace. Et au centre son « chien » leva la tête vers elle. La bête n’avait rien de commune. On pouvait même difficilement le qualifier de bête. Elle n’appartenait pas à ce monde. C’était une créature d’ombre à l’apparence mi féline mi loup avec deux yeux rougeoyant. Certains livres les désignaient comme des Unseelie Court, des fées maléfiques et violentes mais elle préférait employer le terme de cerbère. Helda la siffla et la bête se leva avant de se fondre dans son ombre. On lui avait interdit de prendre sa bête avec elle dans les étages aussi devait elle attendre ici. Bien sûr, il y avait eut quelque incident avec des domestiques, voleurs ou irrespectueux, ce qui avait ajouté aux rumeurs. Mais personne n’avait osé proscrire la bête de la cité. Ou s’il l’avait demandé leur requête n’avait pas été retenue. La jeune femme quitta sa chambre puis ses appartements. Elle emprunta directement l’escalier sur sa gauche qui menait au sous-sol. Le dédale complexe permettait aussi bien de se rendre dans les prisons, les laboratoires et les salles d’entrainements que de sortir en toute discrétion. Ainsi les couloirs de pierres nus l’amenèrent par un chemin détourné à la surface dans un jardin privé. L’air était frais ce soir et la brise agréable après une journée passée entre les murs de la tour. Son compagnon sortit des ombres pour gambader librement sous l’œil attentif de sa maitresse. Cette dernière s’installa sur un banc et contempla la haute tour d’architecture gothique pourvue de quelques tourelles. A la lueur de la lune l’obsidienne de ses murs brillaient d’un éclat mystique. Helda ne se souvenait pas avoir vu plus bel édifice au cours de ses voyages. C’était de loin le plus haut avec sa vingtaine d’étages, le plus travaillé avec ses gravures, ses belles fenêtres et vitraux et le plus mystérieux. Son édification restait un mystère complet. En fermant les yeux et en touchant l’obsidienne, Helda pouvait presque sentir l’antique magie qui avait été à l’œuvre. Ou alors était-ce son imagination ?

Helda.

La jeune femme se tourna vers son compagnon. Près de lui, les ombres se rassemblaient. Quelqu’un approchait.


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MessageSujet: Re: Une journée presque ordinaire   Une journée presque ordinaire EmptyDim 17 Mar - 19:00

Vieux. C'était le seul mot qui pouvait vous venir à l'esprit lorsque vos yeux se posait sur cet homme. Ses cheveux étaient clairsemés comme les étoiles, blancs comme la lune, mais suffisamment longs pour donner l'impression qu'il y'en avait plus sur son crâne que la réalité. Son visage, extrêmement marqué par le temps, était gravé de nombreuses rides si profondes qu'on les confondraient avec des rivières dessinées sur un parchemin depuis longtemps usé.
D'ailleurs, usé était également le terme approprié pour le qualifier. Sa démarche état hésitante, branlante, rendue difficile par une jambe depuis longtemps défaillante. Même sa canne n'était plus suffisante pour lui accorder toute l'autonomie qu'il révait. C'est donc lentement qu'il s'approcha de la Ténebreuse. Pourtant, a mesure qu'il se rapprochait, on pouvait voir un ultime trait sur son visage, celui dessiné par des lèvres desséchées mais dont la forme apaisait quiconque posait son regard dessus, il souriait. Et ses yeux, si amical, si chaleureux, était ceux de l'antique bienveillance. Il se dégageait de cet homme un aura de réconfort qui touchait l'âme de tout ceux qui se trouvait en sa présence. Cet homme se nommait Epiales Seleno, Haut-Bibliothécaire de la Grande Bibliothèque d'Elyséa. Depuis trente années, il dirigeait ce haut lieux de savoir et depuis autant de temps il faisait partie de Conseil.
Le Conseil était ainsi constitué des Cinq Grands, les chefs des familles de sorciers qui contrôlaient les différents quartier de la Sombre Cité, du Haut-Prêtre du Temple d'Ereshkigal et du Haut-Bibliothécaire. A eux sept, ils administraient un pays considéré comme l'un des plus puissant de Deira. Lui comme le Haut-Prêtre ne possédaient aucune puissance territoriale, aucun territoire physique capable de leur apporté revenus ou troupes, hormis leur batiment respectif, mais ils incarnaient la puissance morale de la nation et disposaient donc d'une influence considérable, égale voir plus grande que les Cinq Grands. De plus, c'étaient également de très puissants sorciers, dont les pouvoirs rivalisaient avec ceux des plus grands mages des Familles.

Pour la petite histoire, c'était Epiales qui, une décennie plus tôt, avait initié Helda à la pratique des sombres Arts. En tant que Haut-Bibliothécaire, il avait passé sa vie à étudier la magie. La bibliothèque de la Tour d'Obsidienne était peut-être gigantesque, mais en comparaison de celle qu'il administrait, elle n'était rien de plus qu'un boudoir. Sa magie était similaire à celle de Teresya, il contrôlait les Ombres, leurs faisant adopter des formes physiques capables de nombreux prodiges. On disait de lui qu'il avait reçut ses enseignements de Ereshkigal elle-même. De simples légendes et rumeurs qui participaient à son prestige et à son influence. Lorsque la jeune enfant était arrivée pour la première dans la cité, il avait automatiquement sentit sa puissance et la marque de la Déesse, tout autant que son confrère du Temple. Du duel politico-religieux qui s'en suivit, ce fut à lui que le Conseil accorda la charge de mener cette jeune femme si particulière sur la route de la défense de la Nation et du service de la Dame du Grand-Pays. Pendant des années il la couva, la seconda, l'entraina, au point qu'il finit par la considérer un peu comme sa véritable fille. Était-ce réciproque ? Il n'en sut jamais rien, mais n'en douta jamais. Il aimait Helda aussi sûrement qu'il aimait la lecture, ce qui en disait beaucoup sur l'affection qu'il lui portait. Un temps il songea à en faire son héritière, mais oublia vite cette idée. Sa place n'était pas dans les couloirs d'un labyrinthe de livres et de manuscrit, mais à l'extérieur, sur le champ de bataille. C'est dans cette optique là qu'il l'entraina.

Il s'assit sur un petit banc de pierre posé non loin de la Ténébreuse, contemplant quelques instants le somptueux jardins. Gaïa n'aurait jamais fait mieux. Tout ici donnait l'illusion que la nature seule avait forgée cet endroit, alors c'était l'Homme, et uniquement l'Homme, qui l'avait conçut, de la branche du chêne à l'herbe folle de la pelouse.

- Cela fait un moment que je t'attends, ma douce enfant.

On n'éduquait pas une personne pendant des années sans connaître la plupart de ses habitudes et secrets. Cela faisait déjà près d'une heure qu'il attendait. Mais l'attente ne l’inconvenait pas, il aimait méditer de longues heures dans cet endroit qu'il avait fait découvrir à Helda quelques années plus tôt.

- J'aurais une mission à te confier ...

Une fois cette phrase dit, il regarda son pupille de ses yeux abimés par des années de lecture mais qui avaient gardés toute leur vivacité avant de rajouter :

- De la part du Conseil.
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MessageSujet: Re: Une journée presque ordinaire   Une journée presque ordinaire EmptyDim 17 Mar - 20:20

L’attention de la jeune femme se focalisa entièrement sur Epiales, son mentor, son conseiller, son tuteur. Il était celui qui l’avait instruite, celui qui lui avait donné le goût de la lecture et elle lui en était reconnaissante bien qu’elle ne le montrait que rarement. Sa compagnie était toujours agréable. Il pouvait rester assis des heures avec elle sans parole. Sa présence lui suffisait surtout qu'elle n'aimait pas parler. Il était le seul qui la traitait comme une personne ordinaire ou presque. Helda sentait le poids de ses attentes derrière cette annonce.

Une mission du conseil.

Une mission était déjà un cadeau bénit. Parcourir les territoires avait toujours plu à la jeune femme. Mais une mission du conseil… C’était là une tâche sérieuse et importante. Une responsabilité. Elle pouvait toujours refuser mais ce n’était pas dans sa nature. Elle dévisagea son mentor en quête d’indices. Son visage parcheminé ne laissait rien transparaitre mais ses yeux brillaient. Il était fier, heureux ou peut-être excité ? Recevoir cette nouvelle de sa bouche était le plus grand des honneurs. Helda le respectait profondément pour son travail, son humanisme qui pour elle-même lui faisait défaut. Mais elle était aussi inquiète. Les missions du conseil n’avaient rien d’anodines. Ce n'était pas qu’elle ne se sentait point à la hauteur, non. Mais depuis quelques temps, elle entendait des choses inquiétantes dans les ombres. Non, ce n’était pas le bon terme. Elle sentait. Probablement la présence des Hashishins qui se faisaient plus présent. Ces légendaires assassins lui inspiraient toujours une forme de méfiance. Après tout, ils vivaient dans l’ombre d’une façon différente. Helda laissa cet état des faits de coté et rabattit son capuchon. Sa main passa sur sa frange rebelle afin de l’écarter. Puis elle ouvrit la bouche et sa voix trop longtemps réprimée s’éleva avec une sonorité si particulière qui faisait s’arrêter la respiration des vivants durant un court instant :

- Que dois-je accomplir ?


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Deiran
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MessageSujet: Re: Une journée presque ordinaire   Une journée presque ordinaire EmptyDim 17 Mar - 22:01

- Tu est au courant des derniers évènements qui ont secoués notre pays ces dernières semaines ...

Tout le monde l'était. La Gazette ne parlait presque que de cela, cet an ci. Cette affaire avait commencée il y'a déjà presque un an, avec la mort d'un conseiller régional d'une région reculée d'Elyséa, tué sans que l'assasin ne soit retrouvé. Puis un serviteur avait été tué en donnant l'alerte d'un intrus dans une autre région, cette fois à l'opposée de la première. L'hécatombe avait ainsi continuée, parfois jusqu'a atteindre trois victimes par mois, toujours dans le milieu politique, qu'il soit proche ou plus éloignée. Enfin, il y'a deux mois, ce fut un gouverneur qui avait été retrouvé assassiné, dans sa chambre, ainsi que la totalité de ces gardes. Un second suivis la semaine suivante, puis un troisième. La semaine passée avait vu son quatrième gouverneur régional prendre la main d'Ereshkigal.

Evidemment, des le premier meurtre, le Conseil avait prit des mesures, établis une enquête, monté toute une oragnisation, sans résultat. L'affaire allait en s'aggravant. Bien sur, les politiciens étaient légion dans ce pays. Mais comment avait-on put en arriver là ? Il y'a quelques jours, la preuve avait étée établie qu'un des gouverneur avait été le commanditaires de pas moins de dix tentatives d'assassinnat et de trois meurtres. Il avait fait appel aux Haschishins. Aussitôt, la presse c'était emparée de l'histoire, et des le jour suivant toute la cité était au courant. Le milieu politique élyséan avait toujours été corrompus, comme dans tout pays. Mais maintenant, on en été arrivé à un point où la corruption c'était allié au trafic d'influence et au meurtre.

L'aristocratie cherchait à acquérir plus de puissance. S'en était de trop pour le Conseil, qui avait directement prit des mesures. Le Gouverneur devait d'ailleurs être exécuté demain sur la Grande Place d'Elyséa.

- Je n'aurais jamais crut que quelqu'un oserais commetre cet acte, mais c'est pourtant arrivé. Un sorcier à été tué.

L'annonce, si elle avait été dites à un citoyen lambda, lui ferrait l'effet d'une bombe. Les Sorciers appartiennent à une classe privilégiée de la société, ils se situent au centre du dispositif militaire, politique, commercial et éducatif d'Elyséa. Ils sont extrêmement respectés et adulés. Jamais personne n'avait osé lever la main contre eux, même en état d'ébriété. Le meurtre d'un seul d'entre-eux est un acte proche du blasphème.

- Nous avons reçut l'information ce matin. Nous avons immédiatement ordonnés que l'affaire soit étouffée et cachée aux yeux de la population, du moins nous espérons qu'elle le sera le plus longtemps possible.

Son regard avait perdue de sa chaleur. Il était en colère. Au point que l'atmosphère semblait plus pesante et plus sombre autour de lui. De simples réminicences de sa puissance comparé au déchainement d'énergie dont il est capable.

- Un tel crime doit être élucidé au plus vite. Je ne peux me déplacer moi-même, et tu le comprendras. C'est pourquoi j'ai proposé que se soit toi qui t'en charge.

C'était la raison pour laquelle lui-seul pouvait le demander à Helda. On évitait également de charger un serviteur de le dire, répandant pour le coup la nouvelle, ou bien de l'écrire, avec le risque qu'elle soit lut par une autre personne. L'information devait resté secrête.

- Tu parles aux Ombres. Je t'ai initié à quelques secrets de la Nécromancie. Je pense que tu sera capable de nous apprendre beaucoup de choses sur ce meurtre.
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MessageSujet: Re: Une journée presque ordinaire   Une journée presque ordinaire EmptyLun 18 Mar - 10:14

Helda resta silencieuse assimilant les informations. Elle avait comme tous lu la gazette. Des politiciens assassinés mystérieusement à travers le pays. Une guerre de pouvoir. C’était le genre de choses qu’elle abjurait. Mais l’assassinat d’un sorcier, un des leurs, un être au don si rare était une immense vilénie! Mais chaque être devait mourir un jour.

« A une exception près » se rappela-t-elle amère.

Et à présent voilà qu’Epiales confirmait ses craintes. Les Hashishins étaient de la partie. Helda ne comprenait pas pourquoi le Conseil n’avait pas bannit la guilde d’Elyséa. Elle représentait une menace pour leur système. Mais avait-il vraiment le pouvoir nécessaire pour y parvenir ? Elle en doutait. Attraper des ombres était comme se saisir de l’air. Et ses assassins étaient présents jusque dans la Tour d’Obsidienne, décidant telle sa déesse qui devait vivre ou mourir en échange de coquettes sommes. Des assassins capables de tuer un sorcier... Ils étaient tous vulnérables à présent. Tous les sorciers jusqu'aux membres du Conseil et leurs familles.

-Soyez prudent, maître. Ils rodent déjà dans nos couloirs.

Le vieil homme acquiesça sombrement. Elle espérait que lui aussi les avait senti. Il l’avait appuyé pour mener cette difficile mission car il ne pouvait s'y risquer. Elle ne se sentait que plus honorer par la confiance qu'il plaçait en elle. A présent, elle allait devoir être rapide et discrète. Il lui manquait juste quelques points avant de pouvoir commencer ses investigations :

-Où se trouve la scène et le corps ?
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MessageSujet: Re: Une journée presque ordinaire   Une journée presque ordinaire EmptyLun 18 Mar - 17:59

- Ne t'en fait pas pour moi, je suis plus solide que je ne laisse parraître.

Cent légionnaires élyseans n'arrivaient pas à la cheville d'un seul Sorcier de premier cycle quant à leur efficacité dans une bataille. Nombreuses avaient étés les guerres remportés grâce à l'aide providentielle d'un Mage de la Tour d'Obsidienne, nombreuses étaient les vies redevables à un membre de l'Ordre de Sorcellerie et nombreux étaient les honneurs et récompenses accordés aux mages victorieux. Oui, définitivement, les Sorciers étaient les êtres les plus éminents de la société Elyséanne, les plus respectés et les plus adulés. Comment donc pouvait-on avoir voulut la mort d'un seul d'entre eux ? C'était inconcevable, incompréhensible. Ils étaient si importants, et pourtant si peu nombreux ... En réunissant tout les mages d'Elyséa, on atteignaient difficilement la cinquantaine de personne. La jalousie ? La folie ? L’orgueil ? Probablement un mélange des trois.

- Tu as déjà rencontrée la victime ...

Une autre mauvaise nouvelle qui venait s'ajouter à celles déjà présentes. En même temps, tout les Sorciers passaient très souvent dans la Tour d'Obsidienne, que se soit pour raisons professionnelles ou personnelles, étant donné que tous, ou presque, habitaient l'édifice et y travaillaient. Tous se connaissaient donc plus ou moins, au moins de visage.

- C'est un jeune homme. Il n'était encore qu'un élève, mais il était très doué et très prometteur. Ses dons naturels pour l'hydromancie étaient parvenues jusqu'aux oreilles du Conseil. Nous perdons là un précieux atouts de la future génération. Il s'agit d'Hébé Moïra.

Sorcier de premier cycle, Conseil, Haut-Bibliothécaire ... Tout cela devait être compliqué pour le commun des mortels et pourtant l'organisation de l'Ordre de Sorcellerie était très simple. Les Mages de Premier Cycle étaient les élèves qui apprenaient leur art grâce à un mentor, souvent un Mage de Second Cycle qui, une fois atteint ce niveau, pouvait être utilisé par le Conseil pour remplir des missions bien spéciales, ainsi que par le Préfet d'Elyséa, l'autorité civile. Les Mages de Troisième Cycle étaient les plus expérimentés, on leur confiait les missions les plus dangereuses. Quand au Quatrième Cycle, c'était l'élite, les plus puissants et dangereux manieurs de sort d'Elyséa, voir de Deira. Il existait un dernier niveau, le Cinquième, occupé par sept personnes, les membres du Conseil. Et parmi ces cinq niveaux de maîtrises pouvait se trouver différents rangs qui attestait d'une spécialisation, tel docteur, chercheur, administrateur, pisteur, assassin ...

Tendant à Helda une insigne, celle-ci constata rapidement qu'il s'agissait d'une insigne reconnaissable entre toutes, l'une des plus prestigieuses.

- Nous ne ferrons pas de fastueuses et inutiles cérémonies de ta montée en grade. Tu est à présent une Chasseuse.

A ce titre, elle avait droit de vie et de mort sur chaque sujet d'Elyséa pour accomplir sa mission, et cela de manière plus officielle que le rang d'Assassin. Un rang extrêmement craint qui lui assurerais la collaboration des autorités régionales.

- Tu part pour la Ville de Iépmop, dans le Sud. Le corps à été dissimulé dans la crypte du palais de la cité. Nous les avons prévenus de ta venue, tu ne devrais donc pas avoir de problème.

Ce levant soudainement, on put voir chez lui toute l'autorité et la prestance qui allait de pair avec son rang de Membre du Conseil. Il était l'incarnation ultime de la Sagesse et, dans cette situation précise, de la Vengeance.

- Trouve le responsable. Si tu ne peux nous l’amener, tue-le ! Nous ne pouvons permettre que l'on défi notre Ordre.
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Helda Tessriel

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MessageSujet: Re: Une journée presque ordinaire   Une journée presque ordinaire EmptyMar 19 Mar - 19:06

Dans l’ombre du toit d’une habitation, Helda observait la place bondée de monde. Comme Epiales l’avait dit hier soir, le Conseil allait faire un exemple et la nouvelle n’avait pas tardé à attirer tout Elyséa. L’échafaud avait été installé dans la matinée, et des gardes positionnés aux points stratégiques de la place. Aucune chance pour le gouverneur de s’échapper. Helda pencha la tête sur le coté en se demandant comment il allait mourir. La corde était réservée aux bandits, aux voleurs et aux pirates. Peut-être verrait-il sa nuque taillée par l’épée ou la hache ? Ou alors le Conseil prévoyait il de faire un grand feu de joie. La sombre fascination d’Helda s’accentua. Noyé, roués de coups, lapidé, écartelé. Il y avait tant de façons pour un homme de mourir. Finalement, le gouverneur félon arriva bien escorté par un mage et quatre soldats. Le Conseil ne prenait aucun risque. Helda avait repéré pas moins de dix autres mages et seuls les dieux et le conseil savaient combien ils étaient réellement. Seul un fou viendrait sauver le gouverneur. La jeune femme espérait que les Hashishins avaient assez de bon sens pour ne pas intervenir sinon le carnage aurait été complet. Helda observa cet homme arrogant. Il semblait mal au point avec ses contorsions et ses loques mais il sourit tout de même comme s’il était victorieux. Etrange. Sa mort ne l’effrayait pas. Au contraire. Helda observa cet étrange personnage. L’homme était d’âge mûr, quarante années tout au plus. Sa barbe brune mangeait le bas de sa mâchoire proéminente mais son nez d’aigle semblait se moquer de la foule. Mais ce qui retient son attention fut ses yeux. Deux grands lacs aux eaux sombres. Les yeux étaient le reflet de l’âme. Et celle-ci avait quelque chose de malfaisant. Le gouverneur fut pressé de monter sur l’estrade. Il gravit les marches d’un port altier. C’est alors que l’objet de sa mort fut dévoilé : la corde. La foule applaudit tendit qu’Helda éprouvait une forme de déception. Une mort plus violente aurait été plus appropriée mais la corde était populaire. Le gouverneur contemplait avec un petit sourire la foule alors que l’on énonçait ses crimes. La foule cria contre lui. Une tomate s’écrasa même sur son visage qui ne se départit pas de son odieux sourire. Le bourreau se tourna vers lui :

-Une dernière parole ?

-Je meurs libre du joug des monstres qui nous contrôlent ! Elyséens, voyez la Tout du Mal qui vous ment, vous méprise et vous spolie de vos droits !

Helda était abasourdie. Heureusement le bourreau lui passa la corde au cou mais cela n’arrêta pas son sombre poison qu’il continua à déverser.

-Ils exhument nos morts ! Violent notre esprit ! Ils abritent même des démons !

Personne ne pouvait donc le faire taire !? Aucun mage ne disposait d’un sort de silence ? Personne ne semblait bouger aussi se décida-t-elle à agir. Helda rejeta sa capuche en arrière et fixa intensément l’homme. Dans l’obscurité, elle murmura des mots anciens issus de la langue des ombres :

Yrbryr varg Regarl.

Elle capta une partie de l’attention du gouverneur sur les ombres où elle se tenait. D’un geste de la main, elle façonna une faux d’ombre. Puis elle avança d’un pas, assez pour demeurer dans l’obscurité en dévoilant une silhouette. La voix des ombres murmura à l’homme dont les paroles se tarirent en bégaiements apeurés. Le seul mot compréhensible qu’il prononça fut un cri de détresse :

-Erishkigal !

Helda lui adressa un sourire ironique alors que la corde le prenait. On en revenait toujours à celle qui se voulait être sa mère. Lorsque ses yeux furent horrifiés et vitreux, Helda recula et la faux disparut. Pas de digne mort pour lui mais au moins avait il la chance d’être mort. La jeune femme regarda la foule en se couvrant de son capuchon. Elle était partagée mais ce n’était pas là son affaire. Elle avait une mission à mener aussi commença-t-elle à basculer dans le royaume des ombres. Sa robe perdit de sa consistance et s’enfonça doucement en même temps que son corps. Le voyage pouvait commencer.

Le monde des ombres était des plus troublants. Tout d’abord, les cinq sens étaient bouleversés. L’odorat, le gout et le toucher n’existait plus. La vision était perturbante. Aux yeux des ombres les vivants leur marchaient dessus aussi ne pouvaient elles pas les voir mais les sentir lorsqu’ils les touchaient. Le champ de vision se limitait à une longue et fine bande noire semblable à l’horizon. Les zones plus obscures représentaient un changement de plan comme un obstacle souvent un mur et les zones claires la fin du royaume qu’elle nommait la Ténèbre. Pour s’y mouvoir, il fallait avant tout écouter la voix des ombres. Mais aussi s’en méfiez car toutes les ombres n’étaient pas innocentes. Heureusement, Helda pouvait compter sur la voix de son compagnon pour la guider. Mais le plus grand danger ne se trouvait pas là. Il était en elle. Nombreux étaient ceux qui se perdaient en laissant dériver leurs pensées dans la Ténèbre. Il était préférable de garder son objectif en tête et d’ignorer les tentations. Le voyage fut aisé bien que pourvu de quelques détours. Elle ne rencontra dans de créatures tapie dans les ténèbres mais après tout la ville était de loin l’endroit le plus sûr. Arrivée à destination, Helda bascula dans son monde s’arrachant à la possessive étreinte des abysses. Elle cligna des yeux afin de récupérer sa vue. Elle se trouvait dans une ruelle non loin de l’endroit escompté. La Ténébreuse baissa les yeux sur sa robe encore prise dans la Ténèbre. Y entrer était plus aisé que s’en extraire. Helda contempla les volutes cotonneuses qui se retiraient en formant un éventail de plumes sombres. La jeune femme trouvait cela d’une rare beauté et l’avait baptisé « envolée de ténèbres ». Lorsqu’elle entendit le cuir de ses gants et de ses bottes gémir en faisant aller ses doigts, elle sut qu’elle était hors de portée. La Ténèbre s’était refermée mais elle attendit encore quelques minutes. Certaine que ses sens étaient bien revenus et qu’elle n’avait rien laissé dans l’autre monde, elle quitta la ruelle. Aussitôt, elle fut assaillit par l’odeur de foin et de crottin des écuries en périphéries de la capitale. Une petite troupe excitée apparut au détour d’une rue. Helda recula.

-La tête, la tête ! criaient-ils.

Plus loin une mère et son enfant approchait.

-Maman ! Maman ! l’appelait il en jappant. Je veux voir la tête du gouverneur.

-Tu n’irais pas voir cette tête.

-Mais euh ! Je veux voir la tête dans la main d’Erishkigal !

L’enfant fit alors une grosse colère qui fit céder la matrone qui le tira vers le centre de la ville. Finalement, il semblait que le Conseil avait plus d’idées que prévu. Lorsque la voie fut libre, Helda pénétra dans le bâtiment adjacent aux écuries. Elle venait d’atteindre le premier point de son voyage. Et avec lui, son premier contact.
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